Les premières fois.
"De quoi sont dotées les premières fois qui nous plaisent autant à tous ? Qu’est ce qui caractérise ce premier instant que nous attendons tous ? Qu’est ce qui est magique dans ce chatouillement dans l’estomac lorsque nous ne savons pas ce qu’il va se passer, en nous confrontant à quelque chose de nouveau ?
C’est la magie qui est cachée dans les premières fois.
Lorsque nous nous confrontons à quelque chose pour la première fois, nous réalisons une projection mentale, nous avons envie que cette situation arrive enfin, nous imaginons la manière dont elle se déroulera, ce qui se passera, ce qu’elle nous apportera et cela générera en nous un moteur qui nous poussera et nous motivera à apprendre, à ouvrir de nouvelles portes sur l'inconnu" https://nospensees.fr/la-magie-des-premieres-fois/
Bien que l'inconnu recèle une part d'incertitudes et de désillusions, il ne faut pas le cacher, les premières fois conservent une aura de magie, de pétillements.
Les miennes sont d'une grande trivialité, mon âge y apporte sa part de poids:
Pour des raisons d'autonomie et parce que Sir Plume, ne peut plus s'en occuper, je viens de vivre plusieurs toutes premières fois, à 64 ans ! Comme quoi, il n'est jamais trop tard !
La voiture étant dorénavant à mon nom, j'ai à cœur de faire changer les pneus en temps et en heures, faire les services requis, prendre des décisions de maintenance et contrôler les factures de service. Je ne l'avais jamais fait avant cet automne. La misogynie des garagistes étant de notoriété publique, il m'a fallu pas mal de courage pour faire valoir un droit que l'on a fini par m'accorder du bout des lèvres...
J'ai pris en charge le renouvellement de la vignette autoroutière, se rappeler des dates limites, aller à la poste, l'acheter, puis décoller l'ancienne et coller la nouvelle. Rien de transcendant, me direz-vous, pourtant je ne l'avais jamais fait, la voiture était dévolue à mon homme dans notre partage des tâches familiales.
Un changement de lunette de WC:
Là j'ai appris de mes erreurs... J'ai constaté une détérioration de la surface de la lunette, et une apparence « sale » a certains endroits qui ne partait pas aux nettoyages répétés. Cette lunette a 32 ans, elle a bien vécu !
J'ai donc dévissé les bitoniaux sous la cuvette et l'ai enlevée puis suis allée en acheter une nouvelle sans franchement regarder comment était les charnières, persuadée benoîtement que ces objets étaient standardisés. De retour à la maison j'ai installé la nouvelle lunette pour m'apercevoir trois jours plus tard que les charnières étaient en plastique et qu'elles se sont cassées. Je ne vous raconte pas ma frustration du moment.
De retour au magasin je choisi cette fois une lunette avec des charnières en métal assez facile de pose et j'ai l'heureuse surprise de découvrir que Sir Plume l'a fixée sur les toilettes.
Me frotter aux instances judiciaires en accompagnant N°2 à une audience du tribunal de police où il comparaît en tant que victime.
La veille, j'étais des plus stressées, l'audience étant à 9h ! Me voilà debout a 6h30, fébrile, peur d'oublier quelque chose, d'arriver en retard, de ne pas être en mesure d'amener le principal intéressé.
Ce n'est plus la Justice de Paix, c'est du sérieux là ! On parle de tentative de meurtre et dol éventuel...
Ce matin, j'ai donc sollicité une chaîne de prières, on n'est jamais trop prudent et je me sens si misérable devant la Justice... Tant d'éléments peuvent foirer. A commencer par N°2 ! Sera-t'il décompensé, buté, agité ? Avons-nous les bons papiers administratifs, qu'en est-il du constat en médecine légale ? Je trouve sur la table de ma cuisine la convocation, amoureusement glissée dans une fourre transparente, Sir Plume a pensé à moi !
Je déjeune, range vaguement, trop inquiète des heures de pointes qui peuvent tout chambouler. Evidement personne au rendez-vous de N°2. Je vais donc sonner à sa porte et le tire du lit. 15 minutes plus tard, je conduis dans les heures de pointe de l'Avenue de Provence, avec un zombie sur le siège passager. Arrivés au Parking de Montbenon, je me dis qu'un peu d'air frai l'aidera à se réveiller et je l'envoie s'acheter un Red Bull
(ça donne des ailes) et un paquet de cigarettes. Il faut ce qu'il faut !
Nous arrivons à 8h35 dans le grand hall du Palais de Justice.
C'est magnifique !
Pour des raisons de discrétion je ne vais pas vous détailler l'audience, tout s'est extrêmement bien passé et N°2 était parfait. Calme, présent, déterminé. Il a même fait preuve de loyauté parentale en refusant des dommages et intérêts (en bref, nous n'en aurions jamais vu la couleur, le prévenu étant sans travail et dans une indigence profonde) mais il aurait pu y prétendre, le juge le lui a rappelé.
Ce qui devait prendre la journée avec une audience de deux heures le matin et de deux heures l'après-midi, s'est terminé pour nous vers 11h 30 ! J'étais ravie ! N°2 a même reçu un compliment de la part du juge.
Petite anecdote, nous avons trouvé un portefeuille avec 500.- dedans et toutes les cartes de crédits, à côté de la caisse du parking. Nous sommes redescendus le ramener au Migrolino de la station-service en faisant savoir que nous avions retrouvé ce portemonnaie haut et fort pour l'ensemble du personnel (il y a des caméras dans ce Migrolino). Par la suite, je me suis dite que j'aurais dû regarder le nom du propriétaire sur sa carte d'identité... mais voilà, j'étais shootée à l'adrénaline, un peu euphorique, sur un petit nuage rose de soulagement, me disant même que ça me rappelais la naissance de N°3, cet état qui suis un gros effort physique.
Je me suis encore trompée de route, perdue dans mes automatismes de rentrée à la maison.
De retour j'ai dit toute ma gratitude à la chaîne de prière: je me suis sentie soutenue, et accompagnée dans l'invisible.
Il y aura encore beaucoup de "première fois", j'en suis bien certaine. Pourvu qu'elles se déroulent au mieux !
Le hall d'entrée du Palais de Justice de Montbenon à Lausanne
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