Chasse au menhir, et à la chapelle en morbihannais.

220714.2E - Plescop (56) - chapelle de Lézurgan et menhir

Pendant nos vacances, nous aimons chasser le petit ou grand patrimoine local. Nous fuyons les masses de visiteurs que ce soit sur les plages ou dans les villes, à proximité des monuments. Ce n'est pas à cause du Covid-19, non, nous sommes ainsi. Ce qui entre nous soit dit, nous protège la moindre !

Donc, de bon matin, à la fraîche (les températures sont au-dessus de 33 ° dés 11h ), nous voilà carte IGN en mains, partis pour découvrir à 30 km du gîte une chapelle et un menhir devant. Bingo ! Les deux ensemble ne sont pas rares, mais tout de même peu fréquent. Le lieu est silencieux, la chapelle ouverte et le menhir trône en majesté proche de l'entrée comme sanctifiant les randonneurs que nous ne sommes pas. Le lieu vibre très fort aussi bien dans l'église que près de la source sacrée et encore plus sur la face orientale du menhir haut de plus de 3.50 m. L'herbe à l'ombre est perlée de rosée et le bruit de nos pas amorti.  Il traîne encore quelques filaments de brume qui se dissolvent à la chaleur du soleil.

L'endroit est plein de charme. Situé le long d'un chemin long d'environ 20.5km récemment créé qui invite les cyclistes, les randonneurs ou les cavaliers à rejoindre depuis Vannes, St- Anne d'Auray, lieu de pèlerinage. Ce chemin de pèlerinage est tout récent, il date des année 90 et a demandé beaucoup de pourparlers pour ne pas déclasser certaines zones, laisser les parcelles privées intactes. Plusieurs chapelles ponctuent le parcours. Faute de temps, nous n'en verrons que deux.

Cachée au bout du chemin de Bot en Touzé, dans son écrin de verdure, sur la route de Mériadec, la chapelle de Lezurgan vaut le détour. « Elle a été édifiée grâce au mécénat d’Yves de Pontsal, évêque de Vannes de 1444 à 1475. La charpente, en forme de carène renversée, est datée de 1455 »,

L'enclos comprend encore une source sacrée, rénovée en 1988.

Ouverte, la chapelle invite à un moment de recueillement. Une table et des chaises accueillent à l'abri par temps d'averses le visiteur qui veut se restaurer.  Un beau vitrail illumine le chœur.

Sur la façade sud de jolies portes me titillent le bout des doigts... c'est sûr, je vais les peindre !

L'entrée de l'église

A proximité deux petits étangs apportent fraîcheur et humidité. L'un est issu de la source sacrée dédiée à st- Jean Baptiste.

Le menhir vibratoire: dressé à quelques pas de l'entrée, il porte une plaque un peu effacée par le temps.

La source est grillagée, elle protège une petite statuette moderne du saint.

Le culte de l’eau en Bretagne est à l’image de la religion populaire (à distinguer de l’institution ecclésiastique) : un syncrétisme de croyances héritées d’une ancienne cosmogonie, par exemple les « dames à la fontaine » (saintes, sirènes et fées) mélangent les rites et les pratiques parano-chrétiennes. Ces « bonnes dames » sont à la fois des représentantes de l’autre monde et se manifestent aux fontaines pour y rencontrer des mortels, car la fontaine symbolique la porte de l’autre monde, ou plutôt l’œil du monde… d’où l’importance des cultes liées à la vue, à la clairvoyance : Notre-Dame de la Clarté étant un avatar de Dea Suliae, une divinité celtique qui était notamment honorée à Bath.  ( livre Fontaines de Bretagne Bernard Rio)

Ici foi animiste, foi chrétienne, vibrations composent un milieu sacré, d'autant plus impressionnant que situé en pleine campagne, un peu caché dans la verdure. Nous avons été touchés par  cette foi rurale. Une foi qui place l'homme dans l'univers, dans la nature, à sa juste place.