Retour en arrière.

Automne 2018. Voyage en Irlande dans le Kerry. Le sud de l'Irlande est réputé pour ses paysages, son histoire qui date du néolithique. 

Après une arrivée chahutée par l'Ouragan Hélène et la tempête Ali, nous partons découvrir le parc national de Killarney, ses lacs et ses cascades, ses points de vue beau à couper le souffle. Beauté rendue dramatique par des ciels orageux et plombés qui donnent de la rudesse aux paysages. 
Je commence un carnet de voyage, une porte d'église, un petit pont et .....

C'est tout.

Pas le temps.
Le soir au gîte, je cuisine rapidement le souper, m'écroule dans mon lit sans même lire deux pages.
La conduite à gauche sur des petites routes sans croisement  possible, les 40 tonnes qui nous foncent dessus sur ces mêmes routes, me stressent, car c'est moi qui conduis. Je ne m'en rend pas compte sur le moment et trouverais même que ma conduite est nettement plus fluide que lors de notre premier voyage. Je n'hésite pas à faire 200 km dans la journée avec divers arrêts de visite. Quand nous rentrons, un jour sur deux, il est nécessaire de faire quelques courses qui sollicitent encore mes forces. 
Je me dis que je terminerai ce carnet  à la maison et prends un moment, plusieurs fois dans la journée, pour prendre quelques notes.

Au retour, il y a beaucoup à faire. La garde de fée n°1 reprend une à deux fois par semaine, Fils n°2 ne va pas trop bien et demande un suivi rapproché. J'oublie le carnet de voyage en rade. Comme nous trions les photos, je me sens encore en vacances.
Le temps passe. Anniversaire, préparation de Noël, vacances de Noël, le projet est au fin fond du grenier de ma mémoire....
Fin 2019, c'est un autre voyage qui va occuper mon temps au retour, celui de la Jordanie. Le carnet a pu avancer sur place et je vais le terminer rapidement de retour, bien que là aussi les fêtes de fin d'année se succèdent à un rythme d'enfer...  
Pandémie. Confinement.
Je vais focaliser mon attention sur les mini voyages d'un jours ou de 4 en Suisse, nos balades et découvertes du moment. J'ai presque complétement oublié le carnet d'Irlande.

Printemps 2022. 
On peut de nouveau voyager, vite  nous nous creusons les méninges, où ?

Ce sera à nouveau l'Irlande sud , un peu plus à l'est, le Comté de Cork !
Je me replonge dans ces paysages et émerge de ma mémoire, l'histoire du carnet de voyage interrompu. 
Je fait migrer le dossier Irlande 2 sur le portable et zou, je m'y remets. Heureusement que sur ma première page déjà réalisée, j'avais mis en tout petit " regarder le carnet rouge, pour le journal du quotidien". Le carnet rouge en main, un samedi de tranquillité absolue, pas de travaux ni de marteau piqueur, de perceuse ou de tondeuse, pas de garde de petits lutins, les courses sont faites et la tarte aux fruits de la semaine dans le four, je m'y remets.

 3 petites aquarelles plus tard et deux pages remplies d'anecdotes et de ressentis, je suis fière de moi.  Me voilà de nouveau en Irlande. J'avais aussi laissé quelques pages blanches, pensant avec raison sur le moment, que je le terminerai bien un jour.

Le délai imparti à ce joli projet est la date de notre futur départ cet automne. Impossible de refaire un carnet tant que celui-ci n'est pas à jour. 

Il aura fallu 4 ans !

Entre temps, tout récemment, je me suis inscrite à l'association 

Carnettistes Helvétiques

Car oui, les carnets sont une forme de pleine conscience, de fixations des souvenirs plus profondément enfouis. 
Exemple: je demande à Sir plume s'il se souvient de la recherche d'une pierre gravée dans un champs... 

- Non ...
- Mais si, nous avions pataugé dans des champs marécageux, nous avions retourné chaques cailloux, on a abandonné, déçus,  puis tu as voulu encore regarder dans ce champs le long de la route et tu l'as découverte un peu par hasard, tu as bien failli lui marcher dessus, alors que je restais dans la voiture pour la bouger au besoin, car il était impossible de croiser...
Je lui montre le dessin... 
- Ah oui, je m'en souviens  !

Les herbes hautes en masquent la vue !

... On pense maintenant que les pétroglyphes les plus anciens et les plus « primitifs »: motifs de points (marques de coupe), éclats de soleil, motifs de grille, spirales, zig-zags, formes de serpents et lignes ondulées, sont phosphéniques ou entoptiques: c’est-à-dire qu’ils sont influencés par les « visions » que nous obtenons lorsque nous frottons nos yeux rapidement et les gardons fermés, ou lorsque nous hallucinons. De telles conceptions se produisent partout dans le monde, et dans les conceptions de passage-tombe et de surface rocheuse en Irlande. Les conceptions plus compliquées sont généralement des développements de ces « éléments » phosphéniques. Mais, bien sûr, comme je l’ai mentionné ci-dessus, des motifs de points, sous la forme de fosses de solution, se produisent naturellement dans la roche.

Certes, ils avaient une signification « mystique » et « rituelle » qui correspondait aux rites funéraires, à l’astronomie primitive et/ou  à l’extraction des métaux. Ils font également partie d’une culture commune de la côte atlantique (ou du bord du monde connu) qui persiste aujourd’hui dans les similitudes frappantes de caractère chez les personnes habitant une ligne littorale passant de la Norvège autour de l’Écosse et de l’Irlande, à travers les Cornouailles et la Bretagne, à travers le golfe de Gascogne aux Asturies et à la Portugalicie, et aux îles Canaries au large des côtes marocaines. Des pétroglyphes de date probablement similaire se trouvent également au moins aussi loin au sud que le Gabon. PÉTROGLYPHESirishmegaliths.org.uk