S'aérer les neurones à Haute Nendaz

Après un trajet presque sans histoire, si ce n'est une déviation pour Nendaz à Conthey, nous voilà au pied des télécabines. Une petite montée nous emmène à 2200m. au lac de Tracouet. 

La surprise fut de se retrouver instantanément congelés: il y a une petite bise et il fait à notre arrivée 0°! Le givre couvre les pins alpestres et fige les herbes dans une gangue de dentelle. Température ressentie -7°. J'aurais dû prendre des gants!
Chaudement emmitouflée de ma parka basse température, encapuchonnée, le visage recouvert d'écran solaire 50, nous partons nous balader avant de prendre le repas de midi dans le restaurant d'altitude. 

Je vise l'extrémité du lac de Tracouet qui doit donner de superbes vue. En arrivant sur place, un photographe professionnel est déjà installé, trépied, lumière additionnelles, il plie bagage quelque minutes plus tard, son apn ne fonctionnant plus très bien par ces températures négatives. 
Il y a de quoi faire.
Je cherche ce qui sera peut-être ma carte de vœux de cette année. J'envisage de faire le tour de ce micro lac quand, en longeant les rochers, je vois une dame chuter lourdement à environ 150m de moi en appelant à l'aide.  Le sol est recouvert d'une fine couche de verglas et bien qu'il ne soit pas lisse, il est en pente...  Je renonce. La dame a bien mal à son poignet et un genou... (Son mari vient à son aide en rebroussant chemin, en se tenant au maigres broussailles dans la descente) pas envie de chuter moi aussi.
Je reste donc dans les rochers. Je suis dans une sorte de petit jardin des alpes, jeunes pousses de bruyère, de pins alpestres, rhododendrons, chicorée amère aux baies bleues, herbe jaunie de froid et même une courageuse marguerite se balancent dans le vent. A revers ou dans l'ombre, il givre fort ! Le lac à tout une berge prise dans la glace sur une bonne trentaine de cm.  Mon plaisir malgré le froid de canard et ma débattue, est très présent, je me gave de soleil, de froid, de couleur, les soucis sont loin, ils n'occupent plus du tout mes pensées. C'est un grand moment de pleine conscience.  Les mélèzes dispersés ici et là, sont traversés par la lumière du soleil et le jaune flamboyants de leurs aiguilles dansent sur les parois sombres de la montagne.  C'est de toute beauté. 

La vue de ce côté est du lac est nettement moins intéressante que la rive ouest. Installations de sport d'hivers et remontées mécaniques gâchent un peu l'ambiance automnale.  De la rive ouest par contre, c'est un festival de textures et de couleurs sous un ciel bleu limpide. Inutile de s'assoir et de sortir les pinceaux par ces T° ! Je peindrai à la maison me dis-je.. 

Je reviens tranquillement au restaurant où Sir Plume m'attends. On se réchauffe devant nos assiettes bien garnies.

En ce tout début d'aprè-midi, la T° est remontée et la bise est tombée. Je m'installe en terrasse avec vue sur le lac et Sir Plume va à Balavaud photographier des mélèzes centenaires et tordus, protégés par Pro Natura. Le dénivelé de 150 m, à cette altitude n'est pas pour moi avec mon asthme. J'ai d'ailleurs fait une crise à peine assise au restaurant. 

A peine mes pinceaux sortis que voilà des personnes qui viennent voir ce que je peins... y vont de leur commentaires... Cela m'arrive souvent. L'aquarelle est un média et les gens qui ne m'auraient pas saluée engagent la conversation... Vais-je pouvoir avancer suffisamment avant le retour de Sir Plume ?

Le voilà qui arrive. Nous redescendons, et nous arrêtons à une autre petite gouille qui se trouve à la sortie de l'autoroute de Conthey. Ce matin dans un bref coup d'oeil, j'ai vu le plan d'eau d'huile avec de magnifiques reflets de peupliers jaunes... mais à 16h il souffle et le soleil est presque derrière les arbres, au revoir les beaux reflets. Ce n'est pas vilain, mais cela n'a plus la beauté de ce matin...  

Le lac de Tracouet

Rive est

Givre

 Il faut se réchauffer.

Ballavaud

Mélèze centenaire ou bi-centenaire

Gouille privée à la sortie autoroute de Conthey

Ces quelques photos ne sont qu'un pâle reflet de la beauté des lieux. Allez-y, cela en vaut vraiment la peine. Place de jeux pour enfants à l'arrivée du télécabine, terrasse et restaurant panoramique, self-service et restaurant d'altitude sur place. Je suppose qu'en hiver, c'est assez couru vu les installations de remonte pente et que le lac doit être gelé.