Plaisirs et découvertes

Quand la vie devient lourde et prenante, savoir se ménager des respirations en laissant derrière soi les soucis est une preuve de santé mentale. Le plaisir a été bien plombé par un coup de fil juste avant le départ. Mais les bienfaits de la journée seront quand même présents.

Nous nous sommes concoctés une journée qui allie bien-être, découvertes, pique-nique et aquarelle, à travers les âges depuis les Celtes et les Romains jusqu'à nos jours en passant par le haut et le bas Moyen-Âge.

Pour ce qui est des découvertes, ces lieux sont dans des guides et des brochures de tourisme, à 50 km de chez moi pour autant souvent ignorés des habitants du canton.

 Nous avons commencé ici:

Aux bains thermaux d'Yverdon.

Peu de monde, pass obligatoire, presque aucune autre contrainte si ce n'est de respecter les distances d'1.5m entre les personnes.  Un moment pour débriefer ce fameux coup de fil, pour réfléchir à deux.

Une fois séchés, il est 13h 30 et mon estomac qui ne contient que deux œufs se rappelle bruyamment à moi. Nous partons pique-niquer dans la falaise de molasse qui barre l'horizon en direction du sud-est quand on se trouve au bord du lac de Neuchâtel.
Notre guide des endroits mystérieux vol 2, fait mention d'une grotte des faux-monnayeurs.  Nous suivons donc les diverses instructions pour la retrouver.

Quant au bout d'un sentier de 600m qui surplombe par endroit l'autoroute et son vacarme, nous la trouvons, nous sommes à flanc de falaise à plus de 200m de hauteur avec une vue à couper le souffle : la barre du Jura encadre magnifiquement le bout du lac de Neuchâtel. Au-dessous de nous, des champs et la petite ville d'Yvonand sont bordés par la Grande Cariçaie. De si haut, on voit extrêmement bien ce cordon de roselière, milieux protégés..

La  Grotte des Faux-Monnayeurs aussi nommée
- Baume d'Yvonand
- Roche de la Baume

Au bas Moyen-Âge existait un probable habitat troglodyte,  semblable à l’habitat accroché à la falaise du Vallon des Vaux, vers 400-700 apr. J.-C.
Au début du XIVe siècle, un faux monnayeur cachait ses petites occupations de frappe de faux deniers dans la grotte de la roche de la Baume. Des enfants en 1933 (belle époque où les mêmes pouvaient encore jouer librement dans les taillis loin des villages...) on retrouvé des pièces et des flans (des pièces non frappées) dans les taillis au bas de la falaise (musée monétaire cantonal) le site n'a jamais été fouillé. La grotte et son emplacement été utilisée en 39-45 comme post d'observation. Visiblement la grotte a été aménagée à plusieurs reprises, d'une faible profondeur les hommes ont creusé la molasse. une sorte de table au fond de la grotte est elle aussi taillée de main d'homme et il est bien possible que la terrasse actuelle aie été elle aussi aménagée.

L'endroit fut notre spot de pic-nique !

Un banc de bois permet de contempler serainement le paysage, la terrasse a été sécurisée. De très nombreux graffiti ornent l'ensemble de la falaise accessible, de la grotte.
Ce lieu n'est pas vibratoire du tout, par contre, il a enflammé l'imaginaire collectif de la région, et a été témoin de serments d'amour à lire les graffitis...

Le fond de la grotte avec son étrange visage sculpté qui veille sur les lieux...

Je n'ai volontairement pas documenté davantage ce lieux, vous laissant la joie de la découverte personnelle. Vous pouvez trouver ici la balade finement détaillée.

L'après-midi nous verra dans la réserve naturelle de Champ-Pittet au centre Pro Natura au coeur de la Grande Cariçaie. Une pause aquarelle me permettra de prendre bien conscience de mon environnement... Pas si simple de peindre sur le motif avec de la bise, des insectes, des taons et autres bestioles piquantes... .

La Grande Cariçaie - Un paysage unique from Grande Cariçaie on Vimeo.

L'après-midi tire à sa fin et nous remontons sur les collines proches d'Yverdon pour rejoindre un autre lieux mystérieux, le fanum d'Ursin où en son temps (2004) j'avais caché une ciste !

Chez les Romains, un fanum est l'emplacement délimité et voué aux dieux par les pontifes ; temple élevé sur cet emplacement.

Cette petite église perché au sommet d'un tertre herbeux du village du même nom a de bien curieuses fondations. Aucune trace d'une occupation antérieure à l'époque romaine n'a été décelée à l'emplacement du fanum. Cette église est ceinturée d'un mur romain d'une vingtine de métres complétement sur dimensionné. Aucune ereur de conception pourtant. Le mur date des romains car il était l'enceinte d'une cella, temple dédié à un dieu. Le mystère demeure pourtant de quel Dieu s'agissait-il ?  Le dieu Ours a été éradiqué par la culture catholique en Europe sauf en Suisse où ce dieu apparaît sur nombre de bannières et sur l'écu de la capitale.  Mars et Mercure ont aussi été évoqués, mais le mystère reste entier faute d'artéfacts attestant l'une ou l'autre de ces hypothèses de travail.

Le fanum.

Certains éléments en calcaire blanc de la cella primitive ont été remployé dans le bâtiment actuel.

• Bibliographie:
  Guide des lieux mystérieux de suisse romande vol.2 Edition favre, de stephan Ansermet.
  ISBN 978-2-8289-1622-0
  
  
• https://www.e-periodica.ch/cntmng?pid=jas-003%3A1989%3A72%3A%3A418