Peur du noir.

date_range 14 Mars 2021 folder Etre grand-parent

Apprivoiser le noir.

 

Comme grands-parents nous ne devons pas gérer au quotidien cet apprivoisement. En revanche, il reste important que nous y participions. 

«Grand-maman (papa-maman etc...), tu laisses la porte ouverte» qui garde des enfants n'a pas entendu ces quelques mots. Pourtant ces peurs, du noir, du loup et des monstres, sont naturelles et font partie du développement normal de l'enfant. Comme la psychologue Béatrice Copper-Royer l'écrit dans son livre Enfant anxieux, enfant peureux (aux Ed. Albin Michel): «Toutes les peurs ne sont pas nuisibles, car elles sont là pour nous protéger des dangers… Sans la peur, l'enfant mettrait sa main dans le feu. Pourtant, la peur fait partie des émotions que les adultes n'aiment pas retrouver chez leur enfant, surtout à notre époque, où, adulé, il doit être parfait.» 

Comment aider, sans s'inquiéter, un enfant à retrouver un sommeil aussi réparateur pour lui que pour les autres. La psychothérapeute et psychologue-clinicienne française nous donne les conseils suivants: «Vers 18 mois ou plus tard, l'enfant découvre une certaine autonomie, grâce au développement de sa motricité. Dans le noir, ses repères changent. Il peut avoir envie qu'on laisse la lumière. Ce n'est pas pathologique. Ce n'est pas la peine d'être rigide à ces moments-là. Il est important que les enfants apprennent à se séparer de leurs parents. Une lumière dans le couloir, une veilleuse, ça rassure. Surtout, il faut accepter cette phase, parce qu'elle va passer, on ne sait pas exactement quand. A un moment, ils dormiront dans le noir sans problème.»" (Journal hebdomadaire  Coopération juin 2018)

Je n'ai pas lu l'article à l'époque, mais nous avions et encore aujourd'hui, des petits rituels du soir qui apaisent en douceur, notre petite "Pile-Electrique".

Le livre de la nuit, celui que l'on lit avant de dormir peut s'avérer être un outil précieux. J'ai trouvé à la déchèterie de l'époque (2017) un livre : Qui a vu Doudou, Le livre qui brille dans le noir. Edition limonade. 
Ces derniers temps, il est très utilisé. Mademoiselle, le trouve dans ma table de nuit, ainsi que la lampe de poche.

 A plat-ventre dans mon grand lit, bien blottie contre moi, à l'aide de la lampe de poche, nous éclairons la page en chantonnant "Il est où Doudou, mais il se cache où ce Doudou" puis... on éteint la lampe et la page s'illumine de feuillages, d'animaux étranges, de lucioles, et de papillons et on observe bien où se trouvent les oreilles de Doudou. Une fois découvert, on toooooooourne lentement la page et il fait complétement noir. Pucinette me sert fort la main et je rallume ou elle, la lampe de poche. Ainsi de suite jusqu'à la fin du livre. Une fois le livre refermé, on compte lentement jusqu'à 10 et on rallume ! 

Nous laissons allumée quelques minutes, une petite bougie à pile sur sa table de chevet, la porte entrouverte et une lampe basse consommation éclaire au loin la salle de jeux.  

J'avais mis pour son papa, des petits pieds luminescents sur ma porte de chambre, ainsi il se repérait dans le noir jusqu'à moi. Ils sont toujours opérationnels 31 ans plus tard !

Je raconte toujours les contes qui font peur sur mes genoux ou quand elle se sent en sécurité contre moi. On chuchote, on crie de peur, on écoute et on rit, c'est un vrai moment de lien intense. 

Petite puce dort bien, sans crainte de loup ou de monstres pour le moment. Mais la nuit ... c'est encore autre chose. Cet hiver, nous avions la chance d'avoir des décorations de Noël à proximité et nous sommes souvent sortis dans la nuit pour les contempler. Nous avons vu des chats et des chiens de nuit, nous avons visité notre quartier, sa petite menotte bien serrée dans la nôtre. A la crèche vers 17h, les enfants jouent dehors et leur jardin clos n'est pas illuminé partout. Ce qui donne aussi la possibilité d'explorer en toute sécurité la partie sombre avec une éducatrice qui raconte parfois un conte en cherchant des objets dans le noir avec les enfants.

Séquence souvenir: nos enfants ont fait de la luge de nuit un soir d'hiver de 20h à 22h. Un seul lampadaire éclairait vaguement notre maison et il n'y avait pas d'illumination sur le sapin qui se découpait noir sur nuit, ses grandes branches se balançant dans le vent.  Ils ont ADORE !!!!! Le plus jeune avait trois ans ! 

En tant que parent, je n'ai pas dû faire face aux terreurs nocturnes avec hurlements, perte de mémoire le lendemain etc... Je ne sais donc pas trop y répondre. Nous avons toujours lu une histoire, même parfois terrifiante, le soir, les enfants blottis sur notre grand lit. J'ai dû prendre quelques fois, un gros quart d'heure, surtout les nuits d'orage, l'un ou l'autre, dans notre lit, pour le réassurer. 
Par la suite nos enfants sachant lire, un livre me revient en mémoire: Terreur sous l'évier dans la série Chair de poule: 

Éponge diabolique ...
"Cat et son frère Daniel viennent juste d'emménager dans une grande maison qui leur plaît beaucoup. Mais leur nouvelle vie tourne vite au cauchemar. Il y a quelque chose de terrifiant, de laid et dégoûtant sous l'évier. Quelque chose qui va empoisonner leur existence..".

Comme quoi cet apprentissage de la nuit et de ses monstres dure très longtemps ! Je suis même certaine que lire un très bon polar, le soir au creux de nos lits, relève encore de cet apprivoisement... c'est dire !

 

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