Agenda spirituel

date_range 17 Janvier 2021 folder Une mamie à part

J'ai décidé  cette année ...

Pour une fois je vais dévoiler quelque chose de l'ordre de l'intime, mais qui ne l'est pas pour l'église catholique par exemple. Chez les protestants, ce n'est pas un tabou, le sujet n'est pas abordé, c'est tout !

 ... de me remettre à une lecture suivie du texte biblique, avec annotations, commentaires et méditations et de tenir en parallèle un agenda de notes personnelles et des fêtes protestantes du calendrier.

Les jours de fêtes, je me mets en robe, je me maquille un petit peu, et j'accorde un soins particulier au repas servis sur nappe en tissu. Nous avons perdu l'habitude de fêter, en y mettant le décorum, des fêtes comme les Rois, Vendredi Saint, Pâques, l'Ascension et Pentecôte. Il reste presque uniquement la fête de Noël et encore, son sens premier se perd au fil des ans (mes enfants ne veulent plus que l'on chante le moindre cantique). L'absence de rythme est, au fil de la révolution numérique, banalisée. Nous perdons des repères précieux au fil de l'année, avec ses questionnements, ses actions de grâce, et leur transcendance. On ne fête pas la Pentecôte, on s'en imprègne et on renouvelle notre voeux de disponnibilité à l'Esprit saint, ce n'est quand même pas du tout pareil. Il y a dans chaque fête religieuse, une remise en question de nos manières de vivre, de réfléchir la vie, d'être présents aux autres et au monde. Ne plus les fêter parce que nous sommes au-dessus de cela  est une belle forme d'orgueil.

Comme je suis grand-maman, il m'importe de transmettre tout au moins des rudiments religieux, pour le reste, ce n'est pas à moi de le faire, mais à des pasteurs jeunes qui savent parler avec les parents. La foi n'est pas qu'une affaire de vieux, mais je ne pense pas qu'elle soit une affaire d'enfant non plus. La foi est une réponse parmi d'autres à l'adolescence et pour la vie adulte. De toute façon, on en dit bien plus par notre manière d'être que de faire... 
En Eglise institutionnelle ou pas.
Pour ma part, je me rattache au Corps du Christ spirituel et universel à travers le temps et les civilisations, je me reconnais dans le protestantisme, mais pas que. La foi va un peu plus loin que d'agir juste et bien, elle est une espérance vécue, une joie bienveillante et on l'oublie souvent, un combat.
Pour autant, tout n'est pas simple pour moi. Voilà trois semaines que je m'y suis mise et déjà il y a des trous, des jours sans... Pas envie sur le moment, pas le temps, bien que je me lève plus vite pour accomplir cette discipline. Je n'arrive pas encore à trouver mes marques et pour ce qui est de la prière, là je suis carrément olé olé !  C'est donc un combat contre ma paresse et mon envie, alors que je sais très bien qu'il ne s'agit pas de loisir mais de nécessité pour ma vie spirituelle. Ce n'est pas que je ne voie pas Dieu à l'oeuvre ou pas, silencieux ou pas, présent ou pas, c'est juste une espèce de brouillard mental qui me décourage.   J'ai l'impression de me déguiser l'âme alors que pendant plus de 30 ans je lisais ma bible quotidiennement, sans aucune des difficulté que je rencontre présentement.

 Pour ce qui est de la prière, elle est informe, silencieuse et parfois absente. Je ne trouve pas (encore) de quoi la nourrir au travers des lectures de commentaires, je reste sur ma faim, c'est le cas de le dire. C'est comme si je voulais une vision plus globale, plus intense et surtout plus personnelle que ces commentaires fades, toujours orientés vers des notions rabachées encore et encore, qui ne m'irriguent plus.  Je me sens pauvre, assoiffée et autonome. Donc quand je me tourne vers un pasteur, sa réponse est toujours la même, la communauté paroissiale ! Ce qui est complétement à côté de la plaque en ce qui me concerne.

Au monastère on parle de ce temps, on lui a même donné un nom, l'acédie:
L’acédie est issu du grec et employé dans le domaine moral, religieux et psychologique pour signifier un manque de soin. La notion fut ensuite christianisée par les pères du désert pour désigner un manque de soin pour sa vie spirituelle. La conséquence de cette négligence est un mal de l’âme qui s’exprime par l’ennui, ainsi que le dégoût pour la prière ... on se dit sans cesse à quoi bon ?!

Les remèdes habituels en sont l'hygiène de vie, tenir coûte que coûte, s'appuyer sur les Écritures, penser à la mort ... En ce temps de confinement, de virus mutant, penser à la mort devrait aller de soi, et bien non, pas pour moi. Je pourrais au moins pratiquer l'intercession pour tous ceux que le virus mets à mal, même cela je n'y arrive pas. Je me dis que notre société qui a tant privilégié avoir plus qu'être ne sait plus comment réagir sainement dans cette crise, et que toute intercession est d'emblée vouée à l'échec, l'avenir ne nous appartenant pas.

Donc voilà.

Ce n'est pas si simple de vouloir mettre en place une habitude, même si l'on est bien motivé.

Suite au prochain épisode !

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