De l'écriture et des commentaires

date_range 06 Janvier 2021 folder Etat d'âme

Clavier ou plume

On m'a fait remarquer que Les Chroniques ne trouvent pas de public cible, qu'il manque un peu d'interactivité. Oui, je le confirme. Mais ce n'est pas entièrement de ma responsabilité. Un blog vit des commentaires que l'on veut bien écrire.  Il est un peu simpliste de penser que mes chroniques ne suscitent pas de commentaires. Souvent, ils sont d'ordre privés, en mail.

Exemple: la Chronique des cloches:

- depuis chez moi je ne les entends pas, mais quand je vais au marché, j'entends la cathédrale de Fribourg. Sans votre Chronique, je n'y prêtais aucune attention, maintenant je les écoute avec joie. Merci d'avoir attiré mon attention.  Ce Monsieur d'un âge certain, a pris la peine de me l'écrire en privé, il est bien trop modeste pour oser l'aventure de l'écrit public

Le commentaire de blogs permet d'abord d'étendre votre réseau, de rencontrer les autres intervenants et de vous faire connaître auprès d'eux. ... Votre commentaire vous permet à la fois de mettre en avant votre point de vue et de pousser les internautes à discuter une problématique posée.  Il vous fait généralement avancer dans votre réflexion, le commentaire étant un point de repère posé à un moment M. vous pourrez alors voir votre position sur certains sujets évoluer...

La mode est aux formats vidéos qui saturent les bandes passantes, qui sont lourdes à stocker dans des data centers. Il y a comme une pente glissante de désintérêt pour l'écrit; le numérique a favorisé le passage  du tout image à la vidéo moins élitiste. Tout un chacun peut tourner une vidéo la commenter et la mettre en ligne, plus besoin de faire preuve de syntaxe ou de logique, plus besoin de lire ! Il est effectivement plus ludique de regarder un vidéo que de lire un texte !

De plus, mes connaissances et mon cercle de relations vieilli. Il semble aussi que l'écriture s'amoindrisse avec l'âge. Le vieillissement s’accompagne d’une baisse de l’activité du cortex préfrontal, aboutissant à une diminution des habilités à gérer les tâches complexes, et écrire est une tâche complexe. C'est un symptôme banal de désinvestissement de la vie quotidienne.  Premier symptôme très périphérique de la sénilité, il passe généralement complétement inaperçu. Il est généralement trop tard quand on constate que la personne ne fait plus ses payements, ne répond plus au courrier, voir n'ouvre plus la boîte aux lettres. Toutes les excuses sont bonnes, je n'écris rien, car c'est trop personnel (ah oui, la soupe c'est une affaire personnelle ?), je n'ai pas le temps, j'entends, tu n'es pas une priorité..., A quoi bon, ça sert à quoi ? - Mais à entretenir ses capacités intellectuelles et  tisser du lien à distance. Je n'ai pas envie ... Effectivement, écrire demande courage, audace, prise de risque, réflexions, temps.  Toutes qualités très actives quand la jeunesse et la dynamique énergétique sont là.

Je constate indubitablement, que mon entourage  n'écrit plus rien d'autre que de brefs messages sur WhatsApp. Fait encore son administration et .... la suite .... rien ou presque !

J'écris non seulement ici, mais j'écris aussi du courrier postal, tient divers carnets de balades et de voyages, prends des notes de mes lectures et fais des mots croisés ou fléchés. Toutes ces activités me permettent de rester en bonne santé mentale et de ne pas perdre mes acquis, de tisser des liens et de pratiquer une forme de partage. C'est parfois un effort, souvent ce n'est pas le cas. Mes commentaires sous certaines chaînes Youtube sont valorisés et l'on m'encourage à donner mon avis, de même sur Instagram et dans d'autres blogs. Je pars à la rencontre des gens et je me fais des amis (n'est-ce pas Mona et Violette, Pitch et MC, Supertoinette et Marguerite, Maman économe, Isabelle, Anne B etc…)

Qui sait, peut-être que la pression climatique fera revenir à l'écrit bien moins polluant en terme de stockage. Malgré le numérique, les librairies continuent de vendre des livres.

 Je laisse le dernier mot à Hervé Bourge dans la revue Projet n° 4 de 2010 que je reprends à mon compte. Bah oui, je résiste. Ecrire un commentaire tient aussi de ceci.

Contre une nouvelle habitude mentale qui conduirait à accélérer et à prendre des raccourcis, nous devons trouver des espaces d’expression et de réflexion ouverts à une pensée en lacets, qui se cherche et explicite ses détours. En ce sens, le travail des revues (donc de l'écrit) reste farouchement nécessaire. Il faut faire perdurer une attitude intellectuelle qui repose à la fois sur le recul et le délai, sur l’examen des faits et leur sereine mise en perspective intellectuelle, voire spirituelle.

 

 

 

 

 

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