Santé mentale en pandémie (billet d'humeur)
Je suis un peu effarée de lire ici et là que la santé mentale des confinés est en danger ! On va même à parler de stress post-traumatique.
Un gros mois et déjà les symptômes de ce que je nomme une santé mentale défaillante se font sentir. Et nous ne sommes pas en prison !!! Imaginez alors le calvaire de ceux qui le sont, et qui ne reçoivent pas de suivi psy pour supporter leur situation d'incarcération qui durera plusieurs semaines, des mois, voire des décennies !
La santé mentale n'est pas une denrée acquise une fois pour toute. Il est de notre devoir de la soigner et de la consolider en temps "normal" pour pouvoir affronter les crises sans être, en plus de la crise, souffrant psychiquement parlant. Il en va de notre responsabilité individuelle !
Celle et ceux qui ont fait un travail d'introspection et de consolidation savent de quoi je parle. Un état où le stress a sa place, mais qui ne gonfle pas comme une pâte à brioche au point d'éclater en dépression, neurasthénie, ou solitude étouffante.
Certes le tigre est dans le jardin et le cimetière un peu plus proche, voire carrément sous nos fenêtres pour certains, une saine réaction de peur, et je dis bien de peur et pas de panique tétanisante, doit se faire sentir. Mais de là à décompenser comme si seuls le travail et la vie sociale suffisaient à être facteur de bonne santé mentale, je ne comprends pas.
J'imagine sans peine ce que doit être du télétravail avec des mômes à qui on doit assurer un suivi scolaire, en plus des consignes sanitaires de protection, mais franchement, mais il me semble qu'une éducation correcte donne les ressources pour faire face sans décompenser. Que l'on soit fatigué par cette adaptation rien de plus normal, mais pas de quoi décompenser quand on a les bonnes resources au fond de soi.
Je suis consternée, par tout un pan de la population qui a besoin d'être materné, écouté, soutenu, par toutes sortes de psy divers qui pour quelques-uns ont des qualifications boiteuses Je suis consternée que les média se rendent complices en publiant des liens et des adresses de personnes qui sous prétexte de santé mentale et de venir en aide à des personnes en souffrance, profitent du logo "coronavirus" pour s'offrir une publicité, des séances d'hynose en ligne ou par téléphone, qui pour tout bon thérapeute ne peuvent se concevoir de cette manière.
Une bonne séance d'hypnose se fait en présentiel !
Ces "psy" ont trouvé le moyen de ne pas arrêter de travailler, de contourner le système au détriment des patients qui ont eux besoin d'un verritable traitement de leur angoisse et non de quelques séances (pansement sur jambe de bois) pour apprendre à traverser un confinement.
Je suis consternée que la fuite en avant dans des loisirs inutiles, du sport, soient les seuls remèdes que notre société offre pour tenir le coup en temps normal.
Dans mon enfance, j'ai du faire face à de la solitude, à de l'abandon, au silence de ma famille pendants des semaines et des semaines, voire des mois. Personne ne se préoccupait de ce que je vivais et ressentais. Ce n'est pas une plainte. Tous les adultes avaient une confiance indifférente dans le fait que je n'allais pas trop mal et au pire que j'allais développer de quoi faire face. De fait, je dois bien dire avec le recul qu'ils avaient raison tous ces adultes. Au cours Profamille, on nous encourage à trouver des activités qui nous font du bien, lectures, arts créatifs, méditation, prière, pratique de la foi et entraide, nourriture saine et un peu d'activité physique pour ne pas sombrer dans la dépression de crise, mais donner du sens à ce que nous vivons.
Ce sont des moyens gratuits à la portée de tous, y compris des enfants.
OK, les personnes qui subissent le confinement et qui vont mal sont souvent en ville. Mais ce n'est pas une raison suffisante. On a le droit de s'aérer dans un parc, de cultiver ses hobbies, de lire, de chanter chez soi, de faire de la gym, etc .... Si ces personnes ne veulent pas et préfèrent consommer un pseudo soin cela les regarde.
Le monde est ainsi fait...
Les journaux pourraient par exemple écrire des articles sur l'art de bien s'occuper chez soi, les règles de résistance à la déprime, comment organiser un planning parental de présence auprès des enfants, je ne sais pas moi... mais autre chose que des chiffres qui ne veulent plus rien dire et des publicités pour une minorité qui se fait de la visibilité sur le dos de personne en souffrance.
J'ai l'espoir un peu vain que la population dans son ensemble réfléchira à cette question, mais j'ai comme un doute: les médias n'abordent pas cette question.
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