Un peu à cran, le stress du confinement

Un stress palpable.

Si ce n'est pas une guerre, cela y ressemble. Je ne pensais pas devoir vivre une telle aventure dans ma vie .

Pas plus que vous j'imagine ?

J'en veux pour exemple ces deux derniers jours.

• Je dois dire à des enfant de 10-12 ans que non , on ne s'insert pas dans la file, qu'il y a des marques au sol pour que nous tenions nos distances aux caisses. Ils ont récidivé devant une grand-maman bien plus âgée que moi dans une autre file... et qui n'a rien dit...
• Je m'agace de la lenteur de Sir Plume dans un millieu très contaminant, les grandes surfaces.
• Notre N°2 est accéléré, sa paranoïa toute frémisante l'agite, il faut aller calmer, répéter les consignes lui rappeler que nous sommes là. Que cela ne va pas changer grand chose à sa vie déjà passablement casanière.
•  Mon frère  a la boule au ventre. Il est propriétaire de son entreprise  avec quelques employés (5) il n'est pas en mesure de payer les salaires d'avril et mai. Indépendant, il voit son entreprise faire faillite à court terme,  faute de liquidités. Tout le discours politique est focalisé sur la pandémie, 10 milliards sont très loins de couvrir les besoin économiques des PME, cela suffit juste à faire tampons via les caisse de chômage.
• Je me suis faite recadré par notre N°3 qui nous en veut beaucoup de nous occuper de n°2 son frère: quand je lui demande qui pourrait nous remplacer, il nomme .... sa soeur (??!!) qui est en vacances (télétravail d'enseignement en vue des examens du bac, ce ne sont pas des vacances) parce que lui, bien évidemment, télétravaille  et la finance c'est bien connu, est plus importante que l'enseignement.
• Je prends très mal les moqueries blessantes faites sur certains groupes ou forum entre ceux qui minimisaient la pandémie et qui mainteant se font les perroquets du Conseil Fédéral,  grrrrr.
•  La pandémie ne peut pas être du second degré, c'est mortel. Point barre.
  Le comportement des professionnels de la santé est digne d'éloges (même si tout n'est pas aussi rose que l'on voudrait nous le faire croire)

Pour moi, c'est maintenant que la pleine conscience développe tous ses effets, en face de ce stress anxiogène, car nous allons tous dans l'inconnu.

L'inconnu pour soi avec son cortège de questions et de questionnements fondamentaux sur la vie, la maladie et la mort, la guérison, l'inconnu pour nos relations familiales, vivre tous ensemble dans un appartement génère beaucoup de frottements auxquels nous ne sommes pas habitués. L'inconnu de la solidarité, les beaux élans non structurés peuvent se diluer face à la contagion, cela se voit en Italie, l'inconnu économique, beaucoup ne savent pas s'ils seront payés faute de liquidités dans les entreprises, beaucoup craignent pour leur place de travail, le chômage technique ou le chômage tout court.

L'inconnu de  la force de cette maladie, si nous allons finir à l'hôpital ou pas, de quels soins bénéficierons nous, vu les grands nombres de malades... sans parler de l'inconnu d'une hospitalisation urgente (avc, crise cardiaque, et autre jambes cassées, etc) dans cette situation.

Faire confiance, se laver les mains, garder la distance sociale ne suffira pas à calmer ces stress. Le discours politiquement faible sur le plan économique, génère à n'en pas douter, de nombreuses incertitudes, dont on ne peut justement pas se laver les mains !!!!

 Je vous encourage à prendre soin de vous et de vos proches, nous sommes partis pour une longue, très longue aventure à laquelle peu de personnes se sont préparées.  Je vous encourage à mettre en oeuvre de sérieuses stratégies de gestion du stress. Ces prochains jours, les chiffres vont grimper et il faudra rester stoïques !